Etude des didascalie liminaire de rhinocéros.
Cet extrait de Rhinocéros proposé à l'étude est une didascalie, c'est-à-dire une indication scénique (de décor, ici, ce qu'indique le terme "décor" en tête de l'extrait), qui n'est pas jouée mais qui est la marque de la communication directe de l'auteur au lecteur ou au metteur en scène.
Une didascalie a pour fonction de présenter, d'informer sur les entrées et sorties des personnages, ainsi éventuellement, que sur les attitudes et leurs actes. L'attente du lecteur envers une didascalie est donc fixée, par les conventions et la tradition classique.
Il s'agira de montrer en quoi cette didascalie déçoit d'abord les attentes du lecteur, en ne disant rien contrairement à sa fonction informative supposée, mais dans un second temps qu'il faut lire entre les lignes pour donner un sens à ce texte qui ne dit rien explicitement mais qui implicitement donne plusieurs clés de compréhension pour l'acte en cours ainsi que pour la pièce en général.
La didascalie ne dit rien. Elle donne des indications faussement précises: "les trois quarts ou les quatre cinquièmes du plateau", qui font ajouter une information à une autre, derrière la rigueur mathématique, ne disent rien de la disposition scénique. Ou quand elle dit, en dit en trop. Elle est redondante: ainsi faire précéder le texte de la mention "décor" est inutile. Il y a là une annonce inutile; le lecteur se rend bien compte que ce corps de texte qui décrit les lieux ("à droite… on voit… au milieu… plus bas, dans le fond…") décrit le décor. La didascalie ne dit rien de plus que ce le spectateur peut deviner ou voir. Or, le but d'une didascalie est d'ordinaire de d'assumer dans la première énonciation (de l'auteur au metteur en scène et aux acteurs) ce que le texte ne peut pas dire en deuxième énonciation (de personnage à personnage), c'est-à-dire de répondre à un besoin de précision ou d'information exceptionnel. Ce qui explique que