Le langage apparaît comme étant le propre de l'homme. En effet, par exemple, pour Descartes, il témoigne d'une capacité à exprimer ce qui relève de la pensée humaine. Pour Bergson dans cet extrait de La pensée et le mouvant, il permet avant tout la communication en vue de l'action. Mais quelle est au juste sa fonction primitive ? Sans nier ou réfuter le lien du langage à la pensée, Bergson va expliquer en quoi le langage est subordonné à la communication. Bergson dans ce texte va émettre la thèse que le langage s'est développé à l'intérieur d'un tout, qui comprend la vie sociale et les activités d'échanges des hommes. Les mots et les idées auraient donc pour originaire le découpage du réel par l'activité humaine. Dans ce texte Bergson cherche à montrer l'évidence d'une réalité qui est devant nous; Il joue donc le rôle d'une clarification du réel, en fondant toute la valeur de sa description sur l'évidence des vérités. Il s'agit donc d'une démonstration qui va permettre à Bergson d'introduire une critique du langage.

La question générale du texte porte sur la fonction primitive du langage. Autrement dit, Bergson s’interroge sur l'essence même du langage : qu'est-ce qui a amené les hommes à créer un langage ? Par langage on peut entendre la faculté universelle de constituer et d'utiliser une langue mais, dans un sens plus général, il désigne tout système de signes permettant la communication. Dès lors le langage semble directement lié aux besoins. La vie organisée des hommes au sein d'une société, dont la base est l'ensemble des échanges sociaux, s'appuie sur cette nécessité d'un langage, sans langage, il n’y a pas d’échanges. La condition requise pour coopérer n'est autre que la communication. Ainsi, le langage devient la condition de possibilité des échanges sociaux. L’organisation repose donc sur le langage. Mais si les mots permettent de donner des ordres au travail par exemple et d'indiquer des dangers potentiels, ils servent également à désigner