Exposé Kant
Kant, Métaphysique des mœurs, Doctrine du droit
Principe fondamental du droit – La coexistence des libertés individuelles
Kant (1724-1804), « dans la plus grande intimité de son être et de son génie, a été l’homme du droit » affirme Jean Lacroix, philosophe français, dans Kant et le kantisme (PUF, 1996). En effet, héritier du siècle des Lumières, Kant ne pouvait demeurer insensible au contexte qui l’entourait. Beaucoup d’ouvrages étaient à cette époque consacrés au droit naturel, d’autant plus que Kant enseignait la matière à Königsberg. Un certain optimisme juridique régnait par ailleurs à l’époque et se caractérisait par une certaine nomophilie. Des bouleversements ont de plus été suscités au sein même du droit par la Révolution française, combinaison d’éléments qui finalement ne pouvaient qu’amener Kant à penser le droit.
Mais ce contexte propice à penser le droit dans lequel était inscrit Kant n’a pas été le seul facteur à faire de lui un homme de droit. Car c’est de sa formulation novatrice du problème critique, qu’il avoue comme avoir été inspirée d’une source juridique, que tout commence. Aussi, son interrogation sur le droit surgit-elle comme une question tout à fait légitime et intervient à un moment critique de ses réflexions.
La philosophie de Kant est souvent connue pour s’être posée pour but de répondre à la question de savoir « Qu’est-ce que l’homme ? ». Cette interrogation peut laisser penser que Kant se livrerait à une analyse psychologique de la nature humaine. Mais dans une lettre, il affirme : « Je suis par goût un chercheur (…) Je ressens toute la soif de connaître et l’avide inquiétude de progresser ». « (…) je me trouverais plus inutile que le commun des travailleurs si je n’étais convaincu que la spéculation à laquelle je me livre peut conférer à tout le reste une valeur : faire ressortir les droits de l’humanité ». Ces propos laissent penser qu’il ne se livrera pas à une description empirique de l’homme, la