Extention des rapports marchands
L'existence d'externalités, c'est à dire d'interactions entre agents économiques que le marché ne prend pas en compte. La pollution d'une rivière occasionne des désagréments et des coûts qui ne sont pas pris en compte par l'entreprise qui en est à l'origine, puisque ce n'est pas elle qui les supporte. Conséquence : les prix du marché ne reflètent pas la totalité des coûts, si bien qu'un gâchis de ressources est ainsi engendré.
Les externalités sont nombreuses. Elles peuvent être négatives ( pollution ) ou positives. Ainsi, les transports ferroviaires réduisent les encombrements et améliorent l'accessibilité. Malheureusement, aucun utilisateur ne veut payer ces effets diffus qui bénéficient à toute la communauté et pas seulement aux clients. Résultat : les chemins de fer se retrouvent déficitaires, voire en faillite ( États-Unis ) malgré leur utilité économique et sociale, parce que le marché ne permet pas de valoriser cette dernière.
Le cas des biens collectifs est assez proche de celui des externalités. Il s'agit de biens qui ne peuvent faire l'objet d'une appropriation individuelle parce que les services qu'ils rendent bénéficient à tous. Le lampadaire éclaire tous les passants, l'armée dissuade ( du moins on espère ) les éventuels agresseurs et profite donc à tous les citoyens...Dans ces conditions, chacun adopte un comportement de "passager clandestin" : pourquoi payer puisque je puis avoir les mêmes effets bénéfiques en me défilant ? Les usagers ne sont pas incités à révéler leurs préférences individuelles, puisqu'ils savant que, de toute façon, ils bénéficieront quand même du service sans débourser un liard. Ainsi, tous les bateaux profitent des phares et des balises, même ceux qui ne payent pas de redevance.
Dans ces conditions, il ne peut y avoir ni demande ni prix. La seule issue consiste donc à contraindre les bénéficiaires à payer : l'impôt se substitue à l'achat volontaire.