Extrait de Colline, Jean Giono
Qu’elles visions l’auteur donne-t-il de l’incendie ?
Le romancier évoque ce brasier d’une manière particulière. En effet, il utilise une métaphore filée pour le décrire. Néanmoins, le point de vue du narrateur sur cette fournaise n’est pas évidant. Cette calcination s’apparente à une chimère qui possède des caractéristiques provenant de divers animaux, avec le champ lexical de la faune, tels que les insectes par le mot « dard » l.8, les mammifères grâce aux termes « langue » l.8, et « tête » l.3. Ainsi le feu est animalisé, il apparait alors sous une forme plus monstrueuse. Ce brasier se déplace également comme un animal, tantôt de manière furtive d’après les mots « a bondi » l.1 « saute » l.5, tantôt de manière plus lente par les expressions « rampe » l.5 ou encore « avance » l.6. L’auteur montre ainsi le caractère changeant et farouche de cette « bête », elle est indomptable. Est alors nommé le champ lexical du mouvement, de plus avec les locutions « droite » l.6 et « gauche » l.6. Les éléments sont quelquefois mentionnés dans cette description. Le feu, élément principal, est logiquement utilisé pour le brasier. Un abondant champ lexical de la chaleur et de la couleur rouge est employé comme « les braises » l.5, « les cendres » l.5 ou bien encore le « sang » l.10. Par cette figure l’incendie est alors diabolique. C’est cette combinaison des éléments qui caractérise la puissance démesurée de l’embrasement. De par ces éléments est distingué le champ lexical de la flore, cette forêt est un lieu inhabité et déshumanisé, pareillement aux vocables « les bruyères » l.1 ainsi que les « bois » l. 3 et « les landes » l.4. Les flemmes sont une force primitive qui se répandent au sein d’un espace sauvage. De même, l'auteur met l'accent sur le danger en employant les verbes « éventre[r] » l.7