Faut-il baisser le coût du travail pour créer des emplois ?
Depuis la fin des années 1970, la montée du chômage dans les pays industrialisés et la difficulté des pouvoirs publics à l’endiguer a renouvelé le débat opposant les tenants des thèses keynésiennes aux économistes néo-classiques.
Les premiers considèrent davantage l’emploi comme un revenu, alors que les seconds le perçoivent comme un coût qu’il faut minorer pour lutter contre le sous-emploi. Ls économistes libéraux n’hésitent pas à attribuer aux mesures de réduction du coût du travail, généralisées en France depuis 1990, la baisse d’un point du chômage entre 2005 et 2006, celui-ci se maintient à 8.6%.
Le coût du travail correspond au coût salarial (salaire et charges sociales patronales) auquel s’ajoutent tous les coûts induits par le recrutement, la formation, voire le licenciement du salarié. Sa faiblesse serait-elle l’élément moteur des créations d’emplois, c’est-à-dire du volume du nombre de postes de travail crées par les unités productives à l’issue du choix de la combinaison des facteurs de production ?
Après avoir montré que dans les économies développées ouvertes sur l’extérieur, la baisse du coût du travail semble à court terme la solution idéale pour créer des emplois, nous examinerons les limites et les effets pervers d’une telle politique sur le volume global de l’emploi.
Dans les économies développées ouvertes sur l’extérieur, la baisse du coût du travail semble à court terme la solution idéale pour créer des emplois… Par les effets qu’elle exerce sur l’offre de biens et de services. Elle améliore la compétitivité-prix des entreprises confrontées à la concurrence internationale.
En trente ans, l’économe française a quasiment créé autant d’emplois qu’elle en a détruits. Selon une idée communément admise, son incapacité à limiter les destructions d’emplois serait liée à la concurrence internationale, notamment celle exercée par les pays à bas salaires et à capacité technologique,