Faut-il faire preuve de nulle sensibilité au théâtre ?
Il conviendra de se demander si, au théâtre comme au cinéma, il faut ou non faire preuve de nulle sensibilité.
Nous verrons d’abord les arguments qui sont du côté de Diderot, puis nous étudierons les arguments inverses.
Tout d’abord, Denis Diderot pense que, pour être un bon comédien, il faut « dans cet homme, un spectateur froid et tranquille » il demande de ce fait « de la pénétration et nulle sensibilité ».
En effet, un comédien, au cinéma comme au théâtre, ne doit pas laisser paraître ses sentiments et les « problèmes » qu’il rencontre en dehors de son travail. Il doit mettre son vécu de côté pour qu’il ne prenne pas le pas sur le personnage joué. Sinon, on assisterait à un jeu inégal de représentations en représentations. On peut ainsi constater que si un acteur vient de d’avoir une déception amoureuse, il peut être ébranlé et ces émotions peuvent transparaître dans son jeu, qui ne correspondrait pas forcément à son personnage.
De plus, comme le dit Diderot, « si le comédien était sensible, de bonne foi lui serait-il permis de jouer deux fois de suite un même rôle avec la même chaleur et le même succès ? ». Il est vrai qu’on ne peut pas jouer avec la même justesse plusieurs fois d’affilée. Au cinéma, les acteurs doivent effectuer un grand nombre de prises avant d’arriver à jouer la scène parfaitement, comme le réalisateur le voudrait. De ce fait, à force de dire les mêmes répliques maintes fois, une routine peut s’installer et au fur et à mesure, on assiste à une récitation plutôt qu’à un jeu. D’ailleurs, cela peut être pour ces raisons que le metteur en scène fait rejouer la scène : il peut attendre un