Faut-il respecter la nature?
Cette question prend une nouvelle dimension à l’heure où il est évident que l’on doit respecter la nature et la protéger. Encore faut-il savoir pourquoi il faut le faire. Beaucoup ne pense pas qu’on doit respecter la nature car elle est le seul lieu de vie que possède l’homme. Il ne faut pas oublier que la nature a des dimensions culturelles, qu’elle peut être le lieu du sacré ou tout simplement parce qu’elle est belle et qu’elle possède des qualités esthétiques. Il n’est donc peut être pas superflu de rappeler les principales qualités de la nature qui valent qu’on la respecte.
Les mouvements écologistes répondent positivement à la question précédente. Ils mettent en accusation notre mode de développement économique (le productivisme), ses moyens et conditions (les sciences et les techniques), et le mode de vie qui l'accompagne qui privilégie la possession des biens matériels sur la convivialité des rapports sociaux. Insistant sur l'appartenance de l'homme à la nature et sur sa dépendance à son égard, ils proposent une vaste réorientation de la production industrielle (d'autres manières de produire et de consommer) pour respecter les contraintes propres aux équilibres écologiques. Leur projet général est d' habiter raisonnablement la nature sans en bouleverser l'ordre de manière catastrophique.
Exiger de respecter l'ordre naturel relève d'une double erreur. Cela présuppose l'existence d'un ordre naturel jugé immuable et intangible. Or, un tel ordre n'existe pas : la nature telle que nous la connaissons résulte d'une longue série de transformations auxquelles ont contribué des millénaires de travail humain. Cela conduit à attribuer à l'industrialisation des effets ravageurs qui sont bien plutôt ceux de certains rapports sociaux : tant que le développement des forces productives aura pour but principal l'enrichissement et/ou la puissance d'une minorité et non pas de satisfaire des besoins sociaux, ce développement prendra