Faut il tenir pour vraie ce que l'on a sois même démontré ?
La vérité c’est l’accord de l’idée avec son objet, c’est la correspondance de ce que l’on dit ou pense avec ce qui est réel. La vérité fait partie de ces termes que la philosophie scolastique nommait des « transcendantaux », parce qu'ils sont toujours « au-delà » (trans) de tout ce qui est (ens), et que, comme tels, ils ne sont pas définissables : il ne s'agirait pas alors de les comprendre, mais de les saisir directement par une intuition immédiate. La démonstration est une opération permettant d’établir une proposition, une thèse, en s’appuyant sur des preuves ou une argumentation appropriée. Il s’agit donc d’une déduction destinée à établir la véracité d’une proposition en montrant qu’elle découle nécessairement d’une raison reconnue comme vraie. C’est pourquoi, en cas de doute d’une proposition on essaye de démontrer l’authenticité, de ce que l’on nous a annoncé. Pourtant si la démonstration garantie la vérité, un fait que nous n’arrivons pas à démontrer doit-il être considéré comme faux ? En d’autres termes faut-il tenir pour vrai que ce que l’on a sois même démontré ?
La question semble devoir concerner au moins deux domaines sensiblement différents. Le domaine épistémologique, car la vérité peut être atteinte par une démonstration scientifique et le domaine moral puisque qu’il est impossible de tout prouver (existence de Dieu)
Un authentique esprit scientifique n’accepte de tenir pour vrai que ce qui est démontré. La déduction et l’expérience sont deux moyens d’atteindre la vérité.
Produire une démonstration, c’est combiner différents types de propositions en syllogismes, en sorte que la conclusion s'impose nécessairement. Or, ce que remarque Aristote, c'est que certaines combinaisons sont possibles, mais que d'autres ne sont pas concluantes, quel que soit le contenu des propositions on dira en de tels cas que le raisonnement est formellement faux. Ce que Descartes reproche à la