Ne doit-on tenir pour vrai que ce qui est démontré ?
I. On peut penser que si ce qui est vrai doit l’être pour tous (la vérité est absolue et universelle ou n’est pas), réciproquement, ce qui est vrai pour tous ne pourrait que nécessairement être vrai :
- car les hommes ne peuvent pas croire ce qu’ils savent ne pas être vrai en tant qu’être rationnels
- l’accord avec l’esprit de l’autre peut être vu comme la « pierre de touche » de la vérité présente dans le mien : c’est le présupposé des dialogues de Platon ; on ne peut tenir comme recevable, vrai que ce que les deux interlocuteurs admettent après examen
- si seul on peut être victime de sa subjectivité, l’inter-subjectivité peut être un gage d’objectivité : ce qui est commun à différents points de vue
- si autrui = spécialiste, alors on peut se fier à ce qu’ils posent comme vrai. C’est le cas de la vérité scientifique qui est admise par l’ensemble du corps scientifique.
II. Si l’accord commun est la conséquence du vrai ( comme l’évidence d’impose à tous) , l’accord commun n’est pas suffisant pour garantir de la vérité de ce qui est cru :
-Exemples nombreux de ceux qui ont défendu le vrai, seul contre tous..
- l’homme n’est pas qu’un être de raison, c’est aussi un être de désir, capable dès lors de s’illusionner, donc la croyance commune n’est pas nécessairement vraie (allégorie de la caverne, manipulation idéologique, limite du paradigme en science…)
- la science avance en corrigeant des erreurs dues à différents facteurs, qui semblent être un moment nécessaire, pour être dépassé dans la conquête de la vérité
- ce qui compte ce n’est pas l’accord, mais les raisons de cet accord : d’où les autres critères : évidence, cohérence, correspondance
III. Mais ces critères sont-ils suffisants ? Limites des vérités formelles et matérielles.
OU
Seul, l'homme est dans l'incertitude. Il n'y a que l'accord unanime entre les intelligences qui peut nous assurer de la véracité de nos idées.