Faut il travailler pour etre heureux??
Lorsqu'on lui demande ce qui lui importe le plus pour être heureux, un Français sur quatre évoque le travail de façon directe ou indirecte. Les auteurs montrent cependant que d'un groupe social à l'autre, les rapports au travail sont fort différents. Pour les uns, les mieux dotés en revenus et en capital culturel, le travail est une composante parmi d'autres (la famille, l'amitié...) d'un ensemble de facteurs qui contribuent à l'épanouissement personnel. Pour les autres - chômeurs, ouvriers... -, il conditionne avant tout l'accès à des ressources sans lesquelles l'acquisition de biens est impossible.
Le bonheur au travail n'est pas l'apanage d'un groupe social. La moitié des ouvriers expriment une souffrance au travail supérieure à la moyenne. Il en va de même pour plus d'un tiers des cadres. Autre résultat intéressant : contrairement à ce que l'on pourrait penser spontanément, plus d'autonomie dans son travail ne signifie pas automatiquement plus de bonheur. En fait, la relation est positive pour les catégories les plus qualifiées, elle est faible voire inexistante au bas de la hiérarchie professionnelle. Le constat est similaire pour ce qui touche au lien entre intensité au travail et vécu subjectif de ce dernier. Les cadres ne sont guère affectés par une élévation des rythmes d'activité. L'effet est en revanche destructeur pour les ouvriers non-qualifiés.
Ces quelques éléments ne constituent qu'un très bref aperçu des multiples éclairages empiriques qu'offre cette recherche qui intègre par ailleurs d'autres variables explicatives