Femme et publicité
Jane Tallim Réseau Éducation-Médias Mai 2003
Depuis dix ans, la publicité que l’on trouve dans les magazines grand public utilise de plus en plus la sexualisation des hommes et des femmes pour faire vendre. Les mannequins qui posent pour ces publicités sont aussi de plus en plus jeunes. Ces portraits comportent souvent des images de : • Violence • Supériorité et domination • Corps morcelé (fragmentation et sexualisation des parties du corps) • Exagération • Corps émaciés • Dépendance à la drogue • Fétichisme Il n’est pas nouveau que l’industrie de la mode impose de très jeunes mannequins comme standard de beauté pour les femmes plus âgées. Ce qui est nouveau, en revanche, c’est la dimension érotique qu’ont pris ces portraits de jeunes femmes. C’est le cas aussi chez les hommes, avec des images de très jeunes hommes, et une insistance sur la région abdominale et génitale –où l’on voit apparaître quelques poils pubiens, et où l’on distingue nettement une « protubérance » génitale.
Ce mannequin rappelle les premiers clichés de Kate Moss pour la campagne publicitaire de Calvin Klein « Obsession ».
Le fait de représenter des jeunes dans des poses hautement sexualisées n’a pas qu’un impact marketing. Ces images délivrent un puissant message à propos des comportements sexuels des jeunes. Cette campagne publicitaire pour Buffalo se trouvait notamment dans le magazine pour adolescentes Cosmo-girl!. Une autre publicité représentait une jeune femme allongée, avec sa main dans son jeans, évoquant la masturbation.
Les publicités sexualisées délivrent aussi des messages forts sur les relations entre hommes et femmes. Cette campagne publicitaire pour les vêtements Gucci utilise aussi des jeunes femmes, en y ajoutant une composante de violence et de domination. La fille semble se relever du sol où elle était couchée, tout en protégeant son sexe ; ceci, associé à l’expression sur son visage, la silhouette puissante et la «