Femmes et ww2
De la mère ou la veuve éplorée des monuments aux morts aux ouvrières exerçant fièrement des travaux « d'hommes » dans les usines, en passant par la figure de l'infirmière, encensée par les artistes de guerre, l'image des femmes dans la guerre est multiple et ambivalente. Toutefois, l'idée que les conflits aient favorisé et accéléré l'émancipation féminine est fortement répandue et n'a été remise en question par l'historiographie que dans les années 1970.
Le XXe siècle apparaît en effet, aussi bien dans les sociétés européennes qu'américaine ou japonaise, comme celui de l'émancipation des femmes, de leur accès à la sphère politique et au monde du travail salarié. Ne portant pas les armes, les femmes n'en connaissent pas moins leur lot de misères et de souffrances pendant les guerres.
I - VIVRE LA GUERRE, AU JOUR LE JOUR
La guerre est souvent considérée comme un temps des hommes. Un stéréotype véhiculé par les après-guerres est celui d'un temps béni pour les femmes. On fantasme sur leur liberté, leur licence sexuelle et sur les folies dépensières que leur permettraient leurs nouveaux salaires. // elles ont subi, elles aussi, leur lot de souffrances. « Guerre des hommes, paix des femmes1 ? » : La réception de la guerre par les femmes, l'image archétypale qui fait de la femme par nature une personne plus douce que l'homme, plus encline à la paix que ce dernier.
En 1914, peu nombreuses sont les organisations qui peuvent prétendre parler au nom des femmes, mis à part les associations féministes, telles que les associations suffragistes au Royaume-Uni, aux États-Unis ou en France, ou encore le Mouve¬ment des femmes socialistes dirigé par l'Allemande Clara Zetkin.
Or, l'ensemble de ces mouvements, après avoir affiché un certain pacifisme, se rallie très rapide¬ment aux Unions sacrées. La plupart des mouvements féministes espèrent obtenir en récompense de cet engagement la satisfaction de leurs demandes.
Elles sont à peu