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Quel type de légitimation pour le pouvoir ?
Pour une grande partie des populations occidentales, la démocratie traverse une crise, et la légitimité même de l’action politique semble remise en cause (au profit d’un économisme hypertrophié) ; c’est un aspect de cette fragilisation que nous allons essayer d’éclairer à partir du couple de concepts « auctoritas-potestas » mis en exergue par Maurice Sachot dans un livre( « Quand le christianisme a changé le monde » Odile Jacob mars 2007. Ce livre écrit par un professeur d’histoire de la philosophie de Strasbourg, se situe dans la ligne de la médiologie de Régis Debray ) qu’il vient de consacrer à la manière dont le christianisme a transformé la pensée politique occidentale.
La thèse de l’auteur est que le christianisme (qui s’est lui-même constitué dans les trois premiers siècles de notre ère à travers trois énormes confrontations avec la Loi morale juive, avec la philosophie hellène et avec les institutions de l’Empire Romain) a complètement bouleversé le mode de légitimation du politique de l’Occident jusqu’à son actuelle mondialisation, au moment même où l’Empire vacillait sur ses bases aux frontières et à Rome. Or cet Empire Romain avait su établir tout autour de la Méditerranée une Paix et une civilité jusque là inégalée en ajoutant aux Empires Hellénistiques (dont il prenait la succession) la solidité d’institutions durables et la force d’un Code de lois qui, formulées dans une même langue latine, s’appliquent à tous d’une même manière. Maurice Sachot montre comment tout cet ensemble institutionnel et juridique repose sur la « potestas » du pouvoir politique et militaire romain, lequel repose lui-même sur l’autorité d’une « auctoritas » qui la transcende. La pensée politique latine a ainsi systématisé cette distinction qui permet de « civiliser » l’usage de la force politique (et qui n’existait pas en grec): l’ « auctoritas » donne un sens et des limites à l’exercice de la «