Fiche de lecture sur la vème répubublique de bastien françois
I/ L'ère des technocrates Au cours du XXe siècle, le pouvoir dans l'État bascule lentement du législatif vers l'exécutif. Le suffrage universel n'est pas remis en cause mais les politiques se voient accusés de détourner le pouvoir acquis grâce à leur élection pour leurs profits. Pour certains juristes, l'État est censé être le véritable représentant de la nation, les corps électoral et parlementaires n'étant que des institutions: le Parlement ne saurait donc à lui seul définir la volonté générale. A la suite de la Grande Guerre, ce mouvement prend de l'ampleur en même temps que d'autres courants réformateurs qui estiment que l'action publique doit être plus « scientifique » et rationnelle, notamment en matière de finances alors que des experts économiques prennent de l'importance: la capacité d'expertise inhérente aux techniciens d'une action publique efficace ne se trouve pas sur les bancs du Parlement, mais doit être l'affaire des « forces vives » de la nation, c'est-à-dire des représentants des groupes socioprofessionnels réunis dans une même assemblée, tandis que le Parlement devrait se contenter d'un rôle d'arbitre entre la recherche de l'intérêt général et la conciliation des intérêts sociaux définis par les experts. Cela suppose un pouvoir exécutif fort et indépendant, recruté hors du Parlement sur des critères de compétence technique. Dans le même temps apparaît « l'idéal planificateur », ambition économique portant sur la reconstruction et une rénovation de la démocratie par la participation des groupes socioprofessionnels. Au Commissariat du Plan créé en 1945 se forme un réseau composé de hauts fonctionnaires, , des syndicalistes, des économistes, qui cherche à mettre en place un projet de « démocratie économique » alternatif à la démocratie parlementaire. Avides de réformes, ils investissent les écoles de formation des élites politico-administratives et