Fiche td
INITIATION A L’ETUDE DE TEXTE
Par essence, le juriste est un interprète, son métier est de scruter un texte afin d'en tirer toute sa substance. Il lui appartient d’une part d’expliquer le sens littéral d’un texte et d’autre part d’en déterminer la portée d’application. Là ne s’arrête pas sa vocation. Il lui revient encore d’apporter un jugement critique sur le droit fondé à la fois sur des principes abstraits (juridiques, politiques, philosophiques) et sur les conséquences pratiques de la loi (lato sensu). La matière première du travail du juriste est l’écrit. Il lui appartient d’interpréter les textes, qu’il s’agisse d’une loi, d’un arrêt ou d’une œuvre doctrinale. Les méthodes d’interprétation juridique empruntent aux modes d’explication des textes religieux. Au demeurant, dans l’Antiquité romaine, sous la République (509-27 avant Jésus-Christ), les jurisconsultes appartenaient aux plus anciennes et illustres familles de pontifes. Au Moyen Age, lors de la renaissance de l’art juridique en Occident (mil. XIIe – déb. XIVe siècle), les papes avaient obtenu et le grade de docteur en théologie et le grade de docteur en droit (doctor in utroque jure[1]). Notre vocabulaire conserve cet héritage dans les termes “exégèse“ et “glose“ notamment. Dans le même esprit, de manière ironique, une interprétation contestée d’un texte sera qualifiée d’oracle ou de divination. Pour leur part, les discussions doctrinales divisent ordinairement les … orthodoxes et les hérétiques. Quant au code (en latin codex, c’est-à-dire un cahier à pages), il commença à supplanter le rouleau (megillah en hébreu, volumen en latin), quand les premiers Chrétiens adoptèrent cette forme alors révolutionnaire de livre pour compiler leurs Ecritures. L’étude élémentaire d’un texte se décompose en trois étapes fondamentales : identification de la source, signification du texte et critique du document[2]. * L’identification de la source