Fiches révisions
L’art d’accoucher, c’est la maïeutique, et lorsque Socrate se présente comme un maïeuticien, cela signifie qu’il fait accoucher son interlocuteur. De quoi ? Pas d’un nouveau‑né, évidemment, du moins en ce sens où il s’agirait un être vivant, mais d’un discours (un logos) dont l’interlocuteur de Socrate est porteur, et qui contient le vrai. Donc : la vérité ne se transmet pas d’un individu à un autre (ici : de Socrate à son interlocuteur), mais elle se découvre en soi-même : le dialogue philosophique est d’abord « dialogue de l’âme avec elle‑même ». C’est en ce sens que, dans l’allégorie de la caverne, Socrate conduit le prisonnier (ou plutôt l’ex-prisonnier) jusqu’à la sortie de la caverne (il l’aide à se libérer de ses illusions), puis il le laisse aller seul en dehors de la caverne (tirer de lui‑même la possibilité de contempler l’intelligible). 2. Qu’est-ce qu’un sophiste ?
Un sophiste, c’est un maître de la parole : il sait s’en servir, et il enseigne l’art de s’en servir. Mais son usage de la parole n’est en rien orienté vers la découverte de la vérité (la caractéristique du discours exposant la manière dont la réalité est structurée, discours à valeur universelle), sa parole vise seulement à l’emporter dans le débat. Pour le sophiste, le débat est donc un combat, l’interlocuteur est un adversaire qu’il faut vaincre, et les paroles sont, dans ce combat, les armes dont chacun dispose. Dans la mesure où la vérité n’est, pour le sophiste, que ce qui paraît vrai à chacun (Protagoras : « L’homme est mesure de toutes choses »), il n’y a pas de raison de dénigrer l’illusion, de lui opposer la recherche d’une vérité commune, et le sophiste usera donc sans vergogne de tous les trucages possibles afin de se jouer de ses interlocuteurs. Dans l’allégorie de la caverne, ce sont les montreurs de marionnettes qui sont