Samuel Beckett,
Fin de partie

Quelle définition de l’absurde par cette scène d’exposition ?
Comment Beckett donne-t-il au langage dramatique une portée philosophique ?

 L’étrangeté de l’exposition ?

I – Le non respect des règles traditionnelles (lieu/action/temps)

A) Un lieu surprenant

« Intérieur sans meuble »
Atmosphère sombre et sordide : « Lieu grisâtre » « mouchoir taché de sang » « pendu » « robe de chambre » « fauteuil à roulettes ».
Seulement deux petites fenêtres avec des rideaux fermés = issues inaccessibles.
Deux poubelles avec drap sur celles-ci/ un escabeau et un fauteuil à roulettes + sifflet.
Tableau retourné (obligation selon la règle traditionnelle d’y faire allusion or on en parle pas)
 Décor sordide, qui effraye le spectateur mais qui semble familier aux personnages.

B) Une action minime

Aucune intrigue n’est mise en place, pourtant c’est le principe d’une scène d’exposition.
Une gestuelle répétitive avec les verbes de mouvements dans les didascalies :
D’abord avec l’escabeau et les fenêtres puis ensuite avec les poubelles.
Aucun but des mouvements, un retour au point de départ.
Importance des didascalies : le peu d’action présent sur scène est donner par celles-ci et non par le dialogue (plus des trois quarts de l’action est donnée dans les didascalies).
Des gestes simples qui font rire le personnage « rire bref ».
Au début seulement Clov agit jusqu’au réveil de Hamm qui semble surpris et encore fatigué (description de ces faits et gestes par les didascalies « bâillement » « il renifle »)
Une scène en 3 temps: Clov avec Hamm qui dort/ Hamm tout seul/ Hamm et Clov après son sifflement.

C) Un temps mort, arrêté.

Un temps cyclique : sans linéarité  notion de temps « zéro »/ de « fin ».
« Prépare moi je vais me coucher » et Clov qui répond « je viens de te lever » « je ne peux pas te lever et te coucher toutes les 5 minutes ».
L’heure ? « Quelle heure est-il ? » « La même que d’habitude »