Fin de partie une pièce du théatre de l'absurde
Le théâtre de l’absurde est un genre théâtral apparu vers le milieu du XXe siècle, il est représenté par des auteurs tels que Ionesco, Adamov, ou Beckett. Il se caractérise par sa destruction des valeurs du théâtre classique, et par l’image qu’il donne d’une humanité dérisoire, d’une vie absurde, d’une existence futile, inutile, prête à finir à tout moment. L’œuvre Fin de Partie, de Beckett, représente parfaitement ces aspects du théâtre de l’absurde. Dans un premier temps, elle bafoue les règles du théâtre traditionnel. Dans un second temps, elle est régie par des situations incohérentes, et burlesques. Dans un dernier temps, elle expose bien l’absurdité de la vie, son absence de logique, de sens, de raison d’être.
En premier lieu, Fin de Partie méprise les conventions du théâtre classique. Cette pièce ne respecte ni la règle des trois unités, ni celles de la vraisemblance et de la bienséance.
Tout d’abord, il n’y a plus d’unité de temps, il n’y a plus de temps tout court.
Dans Fin de Partie, pas d’actes, pas de scènes, donc pas d’ellipse. Le spectateur n’a aucun repère temporel fiable, aussi bien par cette construction de la pièce, que par les dialogues et les événement de la pièce elle-même. On pourrait croire au début, que l’on va retrouver une intrigue s’écoulant sur 24h par la symbolique de début de journée qui démarre la pièce : Clov tire les rideaux, enleve les draps, Hamm en robe de chambre se réveille et baille, Nagg est coiffé d’un bonnet de nuit - d’ailleurs, la notion d’une journée (encore une, comme les autres) apparaît à diverses reprises dans les dialogues (p.28 « hier », p.47 « tous les jours », p.58 « aujourd’hui », p.62 « c’est une journée comme les autres ») - , or, plus cette notion de journée semble claire par certaines expressions, plus on s’en éloigne par d’autres. L’heure, par exemple, est à « Zéro », tout le temps, « la même que d’habitude » (p.16), et il y a beau avoir un semblant