flash economie
Johannes Gareis, Cédric Thellier
Quelles options pour la BCE ?
Le mois dernier, Mario Draghi avait décrit deux scénarios pouvant conduire à une action de la BCE : A/ une dégradation des perspectives d’inflation à moyen terme et B/ un resserrement non justifié des marchés monétaires à court terme. Dans un contexte de surprise à la baisse sur l’inflation de janvier et de tensions sur les marchés monétaires au cours des dernières semaines, il sera donc difficile pour la BCE de passer son tour ce jeudi. Si la probabilité d’une baisse des taux a clairement augmenté ces derniers jours, la BCE pourrait toutefois selon nous opter pour de nouvelles mesures non conventionnelles dans l’immédiat
(stérilisation partielle du SMP, baisse du ratio de réserves obligatoires), sans toucher à ses taux directeurs.
Graphique 1
Zone euro : monnaie et crédit (GA, %)
1.
Scénario A : une dégradation des perspectives d’inflation à moyen terme
Après 0,8% enregistré en décembre, la première estimation d’Eurostat pour l’inflation zone euro en janvier est ressortie inférieure aux prévisions vendredi dernier, à 0,7% contre
0,9% attendu par le Consensus. Ce nouveau ralentissement ramène donc l’IPCH à son point bas d’octobre, qui avait alors conduit la BCE à baisser ses taux directeurs, passant le taux repo à 0,25%.
Faut-il pour autant s’attendre à un nouveau geste des banquiers centraux européens à l’issue de leur réunion la semaine prochaine ? S’il est clair que la probabilité d’une telle décision a augmenté suite à cette surprise, et que la situation macroéconomique globale (avec également la faiblesse de M3 publiée en début de semaine dernière et en particulier la contraction continue du crédit au secteur privé, graphique 1) pourrait le justifier comme le suggère notre fonction de réaction (graphique 2), plusieurs éléments continuent néanmoins à plaider en faveur de notre scénario d’un statu quo ce jeudi sur les taux directeurs :