Flexibilité et croissance
La comparaison des marchés nord-américains et français du travail conduit au constat suivant : le taux de chômage est bien plus faible outre-Atlantique et la flexibilité du travail plus importante. Pour autant, relier les deux notions n’est pas aussi simple, et la précarité, qui accompagne souvent cette flexibilité, ne laisse pas présager un retour durable à l’équilibre sur le marché du travail. Il semblerait qu’elle soit plus une réponse à un chômage de type classique (lié à une insuffisance de rentabilité) que Keynésien (lié à une insuffisance de la demande). C’est donc une réponse adaptée à certaines causes du chômage, mais elle ne résout pas tous les déséquilibres sur le marché du travail.
1 – La flexibilité permet de lutter contre le chômage …
Du coté des salariés, les formes particulières d’emplois assurent une formation à des personnes en mal d’expérience professionnelle ou plus fragiles sur le marché du travail (jeunes, femmes, étrangers …). Par ailleurs, la flexibilité fonctionnelle (voir question 1) se traduit par le développement de qualités nouvelles (question 4 ; caractéristiques du modèle post-fordiste) qui enrichissent les tâches et les rendent moins monotones. Cela peut avoir des répercutions sur la motivation et la productivité des salariés, et limiter les coûts (liés par exemple à l’absentéisme). Ce gain d’efficacité peut se concrétiser en emplois nouveaux.
Du coté de l’entreprise, une baisse du coût du travail est favorable à l’emploi : l’analyse néoclassique ou marginaliste (pensée libérale née au XIXe siècles : voir notamment Alfrefd Marshall, Principes d’économie politique,1890 ; A.C. Pigou, Théorie du chômage, 1933) relie directement le coût du travail à l’emploi. En situation de concurrence pure et parfaite, les mécanismes d’ajustement automatique du marché