1. Un discours qui repose sur une absence de raisonnement- Absence de connecteurs logiques pour articuler son réquisitoire contre Mersault.- - Sa démonstration tourne autour de la répétition abusive de verbes de parole « il disait » (x2) – « ajoutait » - « C’est alors qu’il a parlé » : absence de démonstration mais étalage abusif de sa subjectivité- Objet du discours est un élément non concret « le procureur s’est mis à parler de mon âme » Absence de faits concrets qui construisent et justifient une condamnation2. Un discours qui repose sur des amplifications- L’attitude de Mersault lors de l’enterrement de sa mère est présentée comme un acte criminel: il s’agit d’une amplification arbitraire « tuait –attentat – atroce – crime »- Le procureur ajoute au crime contre la mère un crime contre le père qui n’a pas lieu. Cette exagération est rendue par l’hyperbole « le plus abominable des forfaits » suivie par les deux points « : le meurtre du père » qui contribuent à la mise en relief d’un acte imaginaire une projection fantasmée d’un complexe oedipien déplacé- La récurrence des comparaisons absurdes « au même titre que » - « est coupable aussi » qui discrédite son discours3. Un discours qui repose sur une situation d’énonciation particulière- Le procureur :Discours direct transposé : il disait qu’il s’était penché sur mon âme et qu’il n’avait rien trouvé »Discours rapporté : « J’en suis persuadé, Messieurs, a-t-t-il ajouté »Discours narrativisé : « c’est alors qu’il a parlé de mon attitude envers maman » variété de discours à la fois déroutante et déstabilisante- Le condamné Il est le narrateur qui discrédite les propos du procureur : « selon lui » - « toujours selon lui » (répétition moquerie) Il est aussi l’auditeur : Et j’ai essayé d’écouter encore » - « il disait » - « il a répété » « a repris »Dénonciation ironique d’une parole répétitive qui ne progresse pas sur le plan de la défense...