franchir le rubicon
Vous n'étiez peut-être pas sur place à l'époque, mais il y a quelque temps de cela, vers 49 avant J.C., César, alors qu'il venait de mater nos ancêtres les Gaulois, s'en retournait à Rome dirigée par Pompée[1] afin d'y trouver un repos bien mérité.
Las, Pompée avait ordonné que tout général d'armée devait impérativement se séparer de ses troupes avant de rentrer dans Rome.
C'est en arrivant au Rubicon, cours d'eau qui séparait la Gaule Cisalpine (que César gouvernait) et l'Empire romain, qu'il aurait dû dissoudre son armée et déposer ses armes.
Mais César n'avait pas bien envie d'obéir à un ordre qu'il considérait comme inepte, alors qu'il souhaitait que ses vaillants soldats puissent également jouir des plaisirs de la capitale mais, surtout, qu'il envisageait de prendre le pouvoir.
Du coup, selon l'historien Suétone, c'est tout en prononçant son fameux "Alea jacta est" (le sort en est jeté), qu'il fit franchir l'endroit à ses troupes avec lesquelles il marcha vers Rome alors que Pompée s'enfuyait.
En franchissant le Rubicon, César avait pris une décision irréversible qui risquait de déclencher une guerre civile mais il l'assumait parfaitement et il n'eut pas à la regretter puisqu'il prit ensuite les rênes du pouvoir après avoir mis la pâtée à Pompée à la bataille de Pharsale, en Thessalie
Exemple
« Refuser de voter la confiance à Fillon serait un véritable cas de conscience pour un député UMP. D'autant qu'une mesure de rétorsion - être privé de l'investiture du parti aux prochaines législatives et se voir opposé un candidat UMP - n'est pas à exclure pour les rebelles. Rares sont donc les députés de la majorité qui songent à franchir le Rubicon. »
Le Figaro - Article du 18 février 2009