Francois perroux : pionnier oublie de l’economie du developpement
Colloque « Economie politique internationale et nouvelles régulations de la mondialisation », Poitiers 14-15 mai 2009. RESUME Ce travail analyse la pensée de François Perroux, l’économiste français le plus original et le plus fécond du XXème siècle, en matière de développement. Partant d’une critique des théories néoclassique, keynésienne et marxiste, Perroux propose sa vision dynamique de l’équilibre général des unités actives. Cette vision est particulièrement bien adaptée à l’analyse des pays sous-développés qu’il entame dans les années cinquante avec ses « Trois outils pour l’analyse du sous-développement : la dépendance, la désarticulation et la noncouverture des coûts de l’homme ». Pour Perroux, la caractérisation du sous-développement, est justement cette situation d’absence de couverture des coûts de l’homme. Il propose à partir d’une perspective humaniste un nouveau développement plus global, plus endogène et plus intégré pour surmonter les différentes formes de domination et de désarticulation avec l’objectif d’atteindre une bonne couverture des coûts de l’homme. Introduction François Perroux (1903-1987) est l’économiste français le plus réputé, le plus fécond et le plus singulier du XXème siècle. Comme l’a affirmé Paul Streeten « parmi les économistes il fut un géant » (1989, p.5). Son œuvre est immense : un nombre impressionnant de livres, cours, opuscules et conférences sur les sujets les plus divers. On ne peut qu’être d’accord avec un de ses disciples lorsqu’il signale que « sa place sur le plan économique pourrait se comparer à celle d’un Victor Hugo ou d’un Balzac en littérature » (Gendarme, 1992, p.12). Sa pensée intègre des influences variées et mêmes aussi contradictoires que celles d’Antonelli, Schumpeter, Cournot, Sombart, Chamberlain, Marx, Mises, Hayek, Pantaleoni, Morgerstern,