Le Maire Landman appelle l'architecte Ernst May à Francfort, en 1925, et crée pour lui le poste extraordinaire de Dezernent für Bauwesen. May avait assimilé au contact de l'architecte Unwin en Angleterre, la leçon des cités-jardins dans sa forme la plus achevée. Entre 1919 et 1925, il réalise en Silésie, avec Wagner et Leberecht Migge, une série de communauté agricoles. Mais le dépassement de l'idéologie anti-urbaine, présentes dans les théories de Howard, est évident dans le plan régulateur qu'il propose en 1921 pour la ville de Breslau. May y prévoit la création de noyaux résidentiels satellites à 20 kilomètres du centre, au sein d'une organisation métropolitaine différenciée, mais construite autour d'un développement massif des réseaux de circulation et fondée sur la décentralisation des centres de production. Cette solution sera reprise, en 1924, par le Landrat de la circonscription de Breslau et affinée, en 1925, par Ernst May. Centre tertiaire et unités urbaines semi-autosuffisantes sont assemblées l'un à l'autre à l'échelle du territoire : tout le corpus des recherches sur la construction populaire, engagées dès le 19e siècle, aboutit ainsi à un modèle théorique achevé. C'est ce même modèle que May tente de réaliser entre 1925 et 1930 à Francfort. Sa position dans la ville est exceptionnelle. May a le pouvoir de diriger, en symbiose avec le pouvoir politique, les bureaux municipaux qui ont en charge la construction. Il supervise l'ensemble de l'activité du bâtiment à Francfort ; il est l'auteur de l'extension du plan régulateur ; le vice-président puis le président des deux entreprises du bâtiment, dont la municipalité possède 90 % du capital, qui sont chargées de l'édification des nouvelles Siedlungen bon marché. Par ailleurs, la politique de formation d'un vaste domaine communal, mise en œuvre à la fin du 19e siècle, assure à la commune 43,2 % de la propriété foncière, dont 21 % sont réservés pour des forêts publiques : d'où la nécessité d'une intense