Freud & lacan
A la fin des années 60, le psychanalyste français Jacques Lacan a apporté divers prolongements à la théorie freudienne. Proposant une relecture des grands concepts analytiques pour faire tomber plus facilement les défenses des patients, il mit à l'honneur une nouvelle dynamique de cure basée sur la frustration - grâce au raccourcissement du temps des séances - et sur une écoute très attentive du langage.
Une séance chez un analyste freudien dure habituellement quarante-cinq minutes. Chez les lacaniens, la durée est plus courte, variant généralement de 5 à 30 minutes. Erik Porge, analyste et auteur d'un récent ouvrage intitulé Jacques Lacan, un psychanalyste (éd. Erès) en explique les raisons : chez les disciples de Lacan, "le temps n'est pas fixé à l'avance. L'interruption de la séance, intégrée dans un processus d'intervention, prend une valeur significative pour l'analysant : souligner un point, encourager un mouvement de découverte. C'est une séance "ponctuée". Souvent, c'est après la séance qu'une idée nouvelle apparaît. La notion d'après-coup est primordiale pour Lacan. Il a aussi voulu éviter que l'inconscient ne se loge dans un rapport trop tranquille au temps. Il n'y a rien de fixe ou d'intouchable, car la résistance peut se loger partout".
Dans une analyse lacanienne, la tension et la frustration jouent donc un rôle primordial, mais l'analysant, comme dans une analyse freudienne, dit ce qui lui vient à