Fulbert, lettre à guillaume v d'aquitaine
Seigneurie et féodalité - Les obligations du vassal
La position d’un théoricien
Fulbert de Chartres, Lettre à Guillaume V d’Aquitaine (1020)
Le texte étudié est issu d’une lettre adressée par Fulbert de Chartres à Guillaume V d’Aquitaine en l'an 1020. Fulbert de Chartres, évêque de Chartres, est un érudit, un théoricien dont l'enseignement à une grande notoriété dans de nombreux domaines, notamment en matière de vassalité. C'est à ce titre que le duc Guillaume V d'Aquitaine le consulte, lui demandant quelles sont les obligations entre seigneur et vassal, poussé par le refus de son vassal Hugues de Lusignan de lui obéir.
Au début du IXème siècle, les capétiens succèdent aux Carolingiens, mais le pouvoir des rois est considérablement affaibli : la défaillance du pouvoir central est telle qu’elle engendre un morcellement territorial important, et on assiste à un éclatement des pouvoirs. Entre l’accession au pouvoir des premiers rois capétiens, et le premier tiers du XIe siècle, le royaume se divise en principautés, qui se divisent elles-mêmes en comtés, pour finalement atteindre le statut de seigneuries banales. Au sein de cette nouvelle organisation territoriale plus communément appelé système féodal, la société repose sur trois caractères essentiels : tout d’abord, on observe le développement très poussé des liens de dépendance d’homme à homme, avec l’existence d’un groupe de guerriers spécialisés qui va occuper les échelons supérieurs de la hiérarchie sociale : ce sont les vassaux. On constate aussi un morcellement extrême du droit de propriété avec une hiérarchie des droits sur les terres nées de ce morcellement. Enfin, on note un morcellement du pouvoir public qui va créer une hiérarchie d’instance autonome, où les seigneurs vont exercer dans leurs propres intérêts les pouvoirs normalement attribués à l’Etat. Cette féodalité a donc une triple dimension : sociale, politique et juridique.
La féodalité est donc le résultat d’une longue