Fêtes galantes - aragon (commentaire)
I/ Un tableau de la vie quotidienne…
A ) Un monde à l’envers
B ) La décadence d’une patrie
C ) L’Histoire dans les vers : un univers satirique
II/ … au lyrisme générique
A ) « Les Yeux des Hommes » B ) Une symétrie des camps C ) Un chant de mémoire
III/ L’espoir poétique
A ) La fuite B ) La poésie de contrebande C ) Des Nuits de Fêtes Galantes
Le 13 mai 1940, devant la Chambre des Communes, lors d’un discours resté célèbre, Winston Churchill déclare gravement ceci : « Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur». C’est entre nuits et brouillards que le monde est suspendu devant les horreurs d’une guerre qui s’est faite baptiser, non pas sans ironie, de « drôle de guerre ». C’est dans ce contexte qui se répète (car il a vécus de très près les deux guerres mondiales), qu’Aragon va écrire et composer ces chants de douleurs et d’amour qu’il a rassemblé dans son œuvre poétique : Les Yeux d’Elsa. Lui-même, exempte ceci, dans sa préface (p.29) écrite à Nice en 1942 : « […] à l’heure de la plus grande haine, j’ai un instant montré à ce pays déchiré le visage resplendissant de l’amour. ». Les sentiments d’Elsa Triolet (femme de lettre et résistante française d’origine russe) et de Louis Aragon, forment un amour passionné et ardent qui se mêle à aux nuits, aux plaintes et au cantique. Elsa est la seule religion pour le poète, qui, nous peint ici progressivement leurs chemins et les monstruosités humaines qu’ils ont rencontré, de manière exquise, à travers les yeux de sa muse. Les nuits furent longues et courtes, les exils trop grands : « Nous savons maintenant ce que c’est que la nuit. » dit-il, dans la nuit d’exil (p.40). Des nocturnes sans fins et une nuit en plein midi, qui seront interrompues par les Fêtes Galantes (p.45) aux allures de toiles satiriques. Aragon, peintre à la voix réfractaire, chante des mots dignes d’une épigramme, raillant la société pour perpétuer la