George Dandin, Molière, 1668
820 mots
4 pages
George Dandin, riche paysan voulant s'élever au-dessus de sa condition, épouse Angélique, fille des Sotenville, nobliaux ruinés de province. En rachetant leurs dettes, il gagne le droit de transformer son nom en « George de la Dandinière », mais sa belle-famille ne cesse de lui faire âprement sentir que la différence de condition n'en est pas pour autant abolie. Surpris par Dandin alors qu'il sort de chez lui, Lubin, paysan journalier qui ne le connaît pas, lui révèle que Clitandre, vicomte du voisinage, courtise sa femme. Si Lubin, qui fait la cour à Claudine, la servante d'Angélique, reconnaît à une femme la liberté de rencontrer qui lui plaît, George Dandin, lui, pense que le mariage est une « chaîne » qu'il faut respecter. Mais pour Angélique, être mariée ne signifie pas « renoncer aux plaisirs du monde ». À trois reprises, George Dandin tente de prouver aux parents de sa femme l'inconduite de leur fille : Clitandre nie être l'amant d'Angélique. La parole d'un noble suffit aux yeux des Sotenville, et c'est Dandin qui doit présenter ses excuses. Les deux amants se retrouvent dans la maison : George Dandin croit la partie gagnée, mais sa femme l'aperçoit, repousse Clitandre, et il échoue encore à prouver son déshonneur. La nuit tombée, Angélique sort retrouver son amant. Le triomphe de Dandin paraît assuré : il ferme la porte et reste insensible aux suppliques de sa femme. Une manœuvre habile d'Angélique renverse de nouveau la situation en humiliation pour son mari. George Dandin, anéanti, renonce et parle d'aller se jeter à l'eau.
Dans George Dandin, les personnages viennent de milieux différents dont ils portent les signes, se débattent à l'intérieur de leur monde (opposition entre hobereau de province, gentilhomme de cour, paysan riche, paysan pauvre, jeune fille de la petite noblesse de province) : ce sont leurs milieux qui construisent les personnages et qui les séparent. Plus qu'à une comédie, c'est à une farce tragique que nous assistons. On passe entre