Gil blas
L’Histoire de Gil Blas de Santillane narre, à la première personne comment Gil Blas, né dans la misère d’un écuyer et d’une femme de chambre de Santillane, dans la Cantabrie, après avoir été éduqué par son oncle chanoine, quitte Oviédo à l’âge de dix-sept ans pour se rendre à l’Université de Salamanque. Son avenir étudiant est rapidement bouleversé lorsque, à peine en route, le hasard le donne pour compagnon et pour complice forcé à des voleurs de grand chemin et lui fait faire la connaissance désagréable de la justice. La nécessité le fait valet, puis les vicissitudes de la vie le promènent par tous les degrés de la domesticité et le mettent à même d’observer de près toutes les classes de la société, dans l’État et dans l’Église. Il est mêlé à des fripons de tout étage et, par contagion de l’exemple plus que par nature, il pratique lui-même la friponnerie, et avec d’autant moins de scrupule qu’elle s’exerce plus en grand.
Réception[modifier]
La filiation de Gil Blas avec Turcaret, la pièce à succès de 1709, est évidente : Lesage donne, une fois de plus, en spectacle non seulement des valets fripons servant des maîtres voleurs, des femmes de mœurs légères, des maris trompés et contents, mais aussi les pédants gourmés, les poètes ridicules, les faux savants, les médecins d’une ignorance homicide, Chaque classe, chaque profession se résume à des types et chacun de ces types se peint lui-même dans l’action. Le choix des traits est inspiré par un goût parfait et ils sont mis en œuvre avec autant de sobriété que de finesse. Un caractère du récit de Gil Blas est l’accent de vérité qui y règne d’un bout à l’autre. Quelque invraisemblables que soient ses aventures, le héros en parle, non comme d’une fiction, mais comme d’une réalité dont il a joui ou souffert. Il a vécu avec tous ces personnages et fait le lecteur vivre avec eux. Ils ont beau être de leur pays, de leur temps, ils ont, pour toutes les nations, une vie immortelle.
Cette œuvre, à