Goulag - journée type
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Cinq heure. D’habitude premier levé, Choukhov traîne sur sa couche en proie aux frissons. Surpris par le surveillant, il se voit condamné à 3 jours de mitard rapidement commué, par commodité pour les gardiens, en nettoyage de la salle de garde… Oui, au camps tous grugent et chapardent, le zek comme le gardien, celui-ci le faisant sur le dos du premier.
Sa corvée réalisée, Choukhov sprinte au réfectoire. L’écuelle de mauvaise kacha consciencieusement récurée, il se décide alors à rejoindre l’infirmerie. Mais en vain : le quotas de malade est déjà atteint.
Après l’interminable décompte des zeks, c’est le départ, en pleine nuit, par un froid de loup, avec la fin au ventre pour la journée entière. Fort heureusement, le brigadier a su graisser la patte des répartiteurs afin d’échapper aux pires besognes. Affectés à la construction de la centrale électrique, chacun trouvent alors sa tâche, (la brigade veillant à l’oppression de chacun, seul le travail de la brigade ouvrant droit aux rations) : qui à la recherche de bois a chaparder pour chauffer le modeste poêle, qui a monter les briques… Maçonnant, Choukhov s’investit alors pleinement dans sa tache, avec conscience et plaisir, presque à en oublier l’appel du soir, interminable, harassés et transits de froid.
Après être allé retiré le colis reçu par un autre détenu afin d’obtenir de lui sa kacha, Kholossov file au réfectoire pour profiter de sa double ration avant de regagner sa baraque. Dernier appel et contre appel avant de sombrer dans le sommeil de l’une de ses 3653 de