Guerre et paix
Tolstoï y développe une théorie fataliste de l’histoire où le libre arbitre n’a qu’une importance mineure et où tous les événements n’obéissent qu’à un déterminisme historique inéluctable.
La Guerre et la Paix a engendré un nouveau genre de fiction. Bien qu’aujourd’hui considérée comme un roman, cette œuvre a cassé de si nombreux codes du roman de son époque que de nombreux critiques contemporains ne le considérèrent pas comme tel. Tolstoï considérait lui-même Anna Karénine (1878) comme sa première tentative de roman, au sens où les Européens l’entendaient.
La Guerre et la Paix fut à l’époque de sa publication un immense succès, bien que Tolstoï ne s’y attendît pas. Il confia à son ami Afanassi Fet qu’il s’attendait à ce que cette œuvre passât inaperçue2. Le roman est cité par William Somerset Maugham en 1954, dans son essai Ten Novels and Their Authors parmi les dix plus grands romans de tous les temps.
Une interprétation fausse mais persistante affirme que le sens réel du titre serait La Guerre et le Monde. Les mots « paix » (avant 1918 : миръ) et « monde » (avant 1918 : міръ, en incluant le sens de la vie en société) sont effectivement des homophones en russe, devenus homonymes vrais (мир) depuis la réforme orthographique russe de 1918. Tolstoï traduisit lui-même le titre en français La Guerre et la Paix[réf. souhaitée]. Il trouva tardivement ce titre en s'inspirant d'un ouvrage du théoricien anarchiste socialiste français Pierre Joseph Proudhon (La Guerre et la Paix, 1861), qu'il rencontra à