Heiddeger
Séminaire saint Yves : 1ère année de philosophie
Martin Heidegger : analytique du Dasein
Introduction :
Les philosophes grecs avaient remarqué la difficulté de penser l’être dans la réalité immanente. En effet, au moment où je pense tel ou tel phénomène, il n’est plus dans l’état identique où il m’était apparu. Il s’est déplacé ou a évolué. La pensée ne pouvant se fixer que sur des formes stables, un minimum de permanence est nécessaire pour élaborer une notion abstraite sur ce qui est. Dès lors l’ « être » pour eux, était ce qui n’était pas affecté par le devenir. Ce qui est permanent dans l’impermanent. La philosophie occidentale fut marquée par ces penseurs et peu de philosophes ont pu s’échapper réellement de cette vision conceptuelle.
Le philosophe allemand Martin Heidegger, publie en 1927 « Sein und Zeit », l’un des ouvrages les plus influents de la philosophie contemporaine. L’auteur tente de répondre dans un langage nouveau à la question du sens de l’être. Il reproche à la philosophie d’avoir manqué la question de l’être. Les concepts ontologiques de la tradition philosophique ne permettraient pas d’interroger le signifié de l’être car il remarque que l’être fut conçu comme ce qu’il a de plus général. C’est à dire, qu’on a voulu saisir l’être à l’aide de conclusions rationnelles le réduisant ainsi un objet conceptuel. Cette erreur ne viendrait-elle pas de la confusion entre le substantif et le verbe, confusion qui paradoxalement, viendrait de la volonté de les saisir séparément ? En effet, en assignant l’être et l’étant à deux mondes cloisonnés, on a tenté de les penser indépendamment l’un de l’autre. Mais peuvent-ils vraiment se donner isolement ? En interrogeant l’être séparé de l’étant, en le saisissant seul, ne risque t-on pas d’en faire un étant de plus ? Ne faudrait-il plutôt pas questionner l’être comme l’être d’un étant ? C’est