Henri michaux "un grand violon"
Un Grand Violon
Un Grand Violon est un poème d'Henri Michaux extrait de la partie Lointain Intérieur du recueil intitulé Plume et publié en 1938. C'est un recueil qui symbolise surement le mieux « l'exploration du moi » qui est le trait conducteur de toute l'activité et l'expérience littéraire de ce poète surréaliste. Lointain intérieur apparait comme l'examen en profondeur de l'inconscient tourmenté d' Henri Michaux, tantôt sous le regard de l'humour tantôt sous celui de l'angoisse. Le poème Un Grand Violon s'insère très justement dans cette ambivalence. Dans ce poème est raconté la jouissance puis la violence qui cohabitent dans la musique de Michaux. Alors comment s'articule l'intime plaisir de Michaux face à son instrument et l'angoisse qui se dégage de ce poème? Une première partie présentera le rapport intime qu'entretient Michaux et son violon, une deuxième partie montrera au contraire la distanciation qui existe entre les deux et ce qui est à l'origine de l'angoisse en une figure fantastique, et enfin une troisième partie dévoilera une réflexion sur la question du « moi » du poète et une réflexion sur l'art poétique.
Premièrement le poème d'Henri Michaux nous laisse un sentiment de légèreté et de vitesse qui emmène une impression positive et une intimité certaine entre Michaux et son violon. Tout d'abord c'est à travers la personnification du violon faite par le poète que nous pouvons voir cette intime complicité entre les deux. Le poète donne vie à son instrument, c'est un être animé. Son violon est un « violon-girafe »: cette oxymore (au sens d'alliance inattendue entre deux mots) écrite dès le premier vers est reprise plus loin, ce n'est pas un simple violon mais c'est celui qu'il a créé. Le « violon-girafe » apparait comme une race d'animal sauvage. Michaux fait une description de son violon comme s'il s’agissait d'un animal avec ses caractéristiques physiques, car il a un « grand cœur » , un « ventre »,