Histoire de la pensee eco
Quand les « keynésiens » sont évoqués au grand public, cest le plus souvent pour les opposer aux libéraux, fréquemment aux néoclassiques et plus rarement aux classiques. Cette classification, généralement employée pour défendre un point de vue idéologique, est appauvrissante.
Avertissement : si je vais devoir faire référence à des travaux attribuables à des auteurs dobédience keynésienne (finalement plus que ce que je ne limaginais au début), il ne faut pas comprendre ce texte comme une histoire de la pensée keynésienne. Son but est, plus modestement, de clarifier un peu les termes successifs employés pour distinguer ces auteurs. Il sagit de montrer que des distinctions abusives sont fréquemment utilisées. Et si certaines simplifications sont parfois commodes, les mettre en avant sans faire un usage prudent de guillemets est trompeur. Je donnerai des références en fin de texte pour ceux qui souhaitent entrer dans le vif du sujet et étudier de plus près les différentes écoles keynésiennes.
Bien sûr, en première approche, on peut voir le keynésianisme comme une critique de lautosuffisance des mécanismes de marché pour atteindre un équilibre économique qui tendrait à revenir spontanément vers le plein emploi. Dès lors, le message de Keynes suppose une intervention de lEtat afin de corriger les imperfections du marché. Et la grille de lecture politique débouche invariablement sur un conflit entre partisans dun large « laissez faire » et ceux dun interventionnisme de lEtat dans la régulation de la conjoncture (et de la société en général).
Pourtant, pour un économiste, Keynes, cest bien plus que cela. En réalité, la science économique contemporaine est marquée méthodologiquement par la pensée de Keynes, bien moins politiquement (en dépit du fait que Keynes développa une pensée au-delà de léconomie). Je ne prendrai quun seul exemple : Gregory Mankiw et Joseph Stiglitz, deux économistes américains