Histoire-la vierge aux rochers
Huile sur panneau de bois transposée sur toile, 198 X 123 cm, 1483 (date de la commande) Paris, Musée du Louvre
L’origine de l’exécution de La Vierge aux rochers est la commande que firent les prieurs de la confrérie à Léonard de Vinci, lorsqu’il se trouvait à Milan. On lui assigne la date de 1493, car elle s’apparente assez aux peinture de sa période florentine.
Il faut savoir, que pour leur retable de San Francesco, les prieurs souhaitaient une œuvre splendide par la matière de ses ors et par le caractère traditionnel de sa composition, quelque chose de comparable, par exemple, à la Pala Sforzesca, que l’on a attribuée successivement à Ambrogio da Predis, à Antonio da Monzo, à Bernardino dei Conti, à Jacopo de Mottis, et qui est postérieure de dix ans à La Vierge aux rochers. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que ce tableau devait s’intégrer à un ensemble beaucoup plus vaste. L’autel de la chapelle de San Francesco était, selon la mode lombarde de l’époque, monumental et couvert de sculptures. Le contrat obligeait léonard et les frères de Predis à colorer et à dorer les boiseries sculptées, puis à décorer le panneau central, exempt de sculptures d’une grande composition à la gloire de la Vierge, flanquée, de part et d’autre, de quatre anges musiciens et chanteurs. Léonard semble avoir tenu une gageure en exécutant, pour un tel retable, un tableau, plein d’ombre, subtilement énigmatiques. En fait, il révèle sa détermination de ne pas s’écarter de la voie que lui traçait sa sensibilité artistique. Au centre de cette profusion de moulures, de colonnes et de reliefs flamboyants de tous leurs ors, la Vierge devait apparaître dans la douce, apaisante et mystérieuse pénombre d’une grotte. Léonard peindra son tableau, qui sera La Vierge aux rochers (nom décerné par la suite, car lui-même n’a jamais le souci d’un titre), en toute liberté, dans le secret de l’atelier des Predis, pour ne le livrer à