Histoire litteraire artaud le théatre et son double
André Breton, dans son premier Manifeste du surréalisme (1924), mentionne Artaud en passant, sans lui accorder une importance particulière. Le second Manifeste (1930) arrive après la rupture d'Artaud avec les surréalistes, et Breton lui adresse une critique sévère, quoiqu'esthétiquement peu développée (ses griefs sont surtout d'ordre personnel). Il dénonce notamment le fait que l'« idéal en tant qu'homme de théâtre » d'« organiser des spectacles qui pussent rivaliser en beauté avec les rafles de police » était « naturellement celui de M. Artaud ».
La grande théorie d'Antonin Artaud tend à affirmer clairement que ce n'est pas le texte qui fait le théâtre mais que c'est la mise en scène qui est le véritable fondement de la création théâtrale. Cette idée qui se heurte à toute une tradition est exprimée dans cette citation sur un mode polémique puisqu'elle commence par "pour moi". D'autre part Artaud utilise des mots très forts, catégoriques qui ne laisse pas d'équivoque quant à leur interprétation : "nul", "n'a le droit". Artaud centre donc sa réflexion sur le mouvement des acteurs qui ont pour dessein de dématérialiser le texte par leurs déplacements dans l'espace, mais il prend également en considération la musique, le son, les éclairages, les accessoires, les costumes... Artaud s'oppose catégoriquement au théâtre tel qu'il est en Ocswxcident. La notion de mise en scène est extrêment récente, elle date du XIXème, époque où Antoine a fixé la fonction de la mise en scène dans le théâtre. Avec Artaud, on dépasse encore cette position et l'on aboutit à une importance capitale de la mise en scène, sans laquelle le théâtre n'est rien.
Cette position extrême passe par trois points principaux :
1 - le rejet du texte
2 - Le remplacement du texte par le langage théâtral
3 - Le