Histoire S Ance 3 Dissert 2014
Fulbert de Chartres, Epistolae, 38, 1020, Lettre à Guillaume, duc d'Aquitaine
Guillaume V d’Aquitaine, rencontrant des difficultés avec certains de ses grands vassaux, demande dans une lettre à Fulbert de Chartres quelques précisions sur les devoirs du vassal vis-à-vis de son seigneur. Et cette lettre de Fulbert de Chartres, datée de 1020, constitue un témoignage sur le sens de l'engagement vassalique, désormais ordonné plus directement à la concession du fief. Il tente de définir ce qu’est la fidélité et ce qu’elle engendre.
L'auteur, est un homme de haute culture, il a fait de brillantes études à Reims. Il se voit promu au siège épiscopal de Chartres en 1007, les questions relatives au dogme et à la discipline de l’Église le préoccupent autant que les affaires administratives, comme le montre cette mise au point sur le contenu et les effets du contrat féodo-vassalique. « Le roi est loin, le seigneur est proche ». Voici un adage de la fin du IXème siècle traduisant la chute de l’autorité du roi sur l’ensemble du territoire au profit d’une multiplication des seigneuries. A partir du Xème siècle, l’autorité royale ne va plus légiférer. Ce sont les seigneurs qui vont diriger, chacun, leur domaine. Pour cela, ils vont s’associer de vassaux.La lettre intervient à une époque où l’État, incapable de remplir ses devoirs, a laissé place à une nouvelle organisation politique et sociale symbolisant l’appropriation privée du pouvoir politique : la féodalité.
En tant que système politique, la féodalité a une double caractéristique, d'une part, le morcellement territorial et d'autre part, le démembrement de la puissance publique. Mais également par des liens contractuels appelés féodo-vassaliques. Il s’agit de liens personnels de dépendance qui se matérialisent dans un contrat de vassalité ; des rapports d’obéissance se constituent et permettent de dégager une hiérarchie féodale. Ce texte met en valeur l’évolution des relations contractuelles, au début du XIème