Hobbes et le droit naturel

1020 mots 5 pages
Hobbes serait pour Léo Strauss le fondateur de la philosophie politique moderne dont on peut dire qu’après Hannah Arendt et Carl Schmidt, elle a été remise en cause par Foucault, Deleuze et Badiou : il y a toujours plus de possibilités politiques qu’on ne nous le laisse entendre. Comprenez, il y a d’autre possibilités beaucoup plus immédiates que la politique représentative par laquelle le peuple délègue sa souveraineté. Hobbes est un penseur de la souveraineté absolue, mais il introduit une nouvelle forme de droit naturel. La définition qu’en donne Hobbes n’a rien à voir le droit naturel des Anciens comme ordre rationnel du monde. Pour Hobbes, le droit naturel est synonyme de puissance d’agir ou de capacité d’action. Pour l’individu, le droit naturel est avant tout celui de faire usage de sa puissance comme bon lui semble, en vue de la seule fin que la nature lui assigne : se conserver.
Dans la tradition antique le droit naturel se définit comme ce qui est conforme au juste, avec Hobbes, il est assimilé au seul instinct de conservation. Ce que Hobbes nomme peur de la mort devient principe fondamental de la politique moderne. Cette politique « moderne » repose sur la souveraineté propre aux sociétés disciplinaires, la souveraineté est l’instance toute puissante à qui est concédé le droit naturel. C’est elle qui possède droit de vie ou de mort. L’ordre politique n’a de légitimité pour autant qu’elle prémunit l’individu contre la menace de sa disparition. Hobbes ne pouvait ignorer qu’il rompait avec la tradition socratique exprimée entre autres textes, dans le Gorgias, où Platon fait dire à Socrate que, pour craindre la mort, il faut être tout à fait insensé ou tout à fait lâche. Le choix de Socrate qui se laisse condamner et infliger le châtiment suprême est à l’opposé du nouveau principe, qui au fond est propre aux sociétés disciplinaires (sur le modèle de la prison, de l’armée, de l’école).

Ce n’est pas un hasard si Hobbes distingue la loi naturelle du droit

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