Hugues licences et mandat
Introduction
En France comme aux États-Unis la sociologie du travail s’est constituée de façon durable à partir de 1945 comme une sociologie du travail industriel et notamment du travail ouvrier. La recension des articles parus dans la revue Sociologie du travail depuis sa fondation en 1959 suggère qu’il faut attendre les années 1980 pour voir en France la sociologie du travail sortir de l’entreprise industrielle. Aux États-Unis, les chercheurs qui inaugurent dans les années 1980 de nouveaux terrains de recherche reprochent à leurs prédécesseurs d’avoir négligé l’étude des services. Pourtant il semble que l’analyse du travail dans les services s’y soit développée dès les années 1950 avec la recherche pionnière de W. F. Whyte sur l’organisation du travail dans la restauration, les travaux d’E. Hughes et de ses étudiants sur divers métiers présentés ci-dessous, mais aussi des enquêtes consacrées aux policiers et aux professions de haut statut telles les médecins, les enseignants
Ou les avocats.
La sociologie des professions a longtemps été dominée par l’approche fonctionnaliste. Les premières recherches se caractérisaient par une démarche classificatoire consistant à faire des listes de caractéristiques définissant un idéal type, à l’aune desquelles était mesuré le degré de professionnalisation de tel ou tel groupe. En tout état de cause, le développement des professions apparaissait comme une caractéristique des sociétés industrielles et devenait un indice de modernisation de sociétés en voie de développement.
Everett Cherrington Hughes (1897-1983) est l'un des principaux représentants de la pensée sociologique de l'école de Chicago, courant de pensée sociologique apparu au début du XXe siècle aux États-Unis.
Hughes a été l’un des pionniers de la sociologie des professions.
Afin de comprendre la division du travail, Hughes propose de dégager différentes notions que sont : la profession, les métiers, le "sale boulot", la