Humilité
Pour nous compagnon et nous franc-maçon, accomplir la destinée d’homme dans la plénitude, c’est avant tout avoir l’humilité d’accepter l’état mal défini qui est le leur, de l’assumer et de travailler sans relâche à la recherche de la vérité. Pour la comprendre, il faut la renvoyer à la signification étymologique du mot humilité et du même groupe sémantique que les mots : humble et humilier, abaisser, rendre humble. Or tous ces mots proviennent d’une même racine latine : humus – terre, à travers humilis qui signifie quant à lui près de la terre.
Comment ne pas faire une relation avec l’image de ce que nous avons vécu avant notre initiation lors de notre « ensevelissement » dans le cabinet de réflexion : la mort. Cette mort qui tôt ou tard nous rendra à la poussière et nous amènera sur le chemin de l’O… Eternel. Car accepter de mourir, accepter de retourner à la terre, n’est-ce pas accepter notre condition d’être fini, ce qui est une incontestable preuve d’humilité.
L’humilité, comme le dit André Comte-Sponville, est reconnaissance de tout ce qu’on n’est pas. Elle apparaît comme une vertu rare, sœur de la simplicité autant qu’attitude volontaire d’adhésion aux valeurs qui nous sont chères à nous Francs-Maçons, à savoir la tolérance, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de conscience. Ce qui représente en fait tout notre humanisme. Elle renvoie à la grandeur de l’homme qui refuse d’imposer ses vues à autrui. Ce qui relève d’une exigence morale de pureté et d’’innocence.
Elle est comme le regard d’un enfant avec sa faculté de pouvoir mettre en œuvre sa capacité d’étonnement, de rendre pur ce qu’il voit, entend ou vit tout simplement. Le meilleur moyen de lui donner force et vigueur, c est de mettre de côté notre orgueil, nos certitudes, nos préjugés pour pouvoir tailler notre pierre brute, tâche de toute une vie.
Elle semble donc liée de très près à l’apprentissage et n’est pas sans rapport avec