Le héros, demi-dieu au sens mythologique, a été pendant longtemps le personnage central de la tragédie, puis du roman. L'imaginaire collectif lui associe le plus souvent la beauté, l'intelligence, la jeunesse et la force physique. Cette représentation, on la retrouve dans les portraits stylisés et idéalisés des contes de fées de l'enfance, où le prince ne peut être que charmant, et la jeune fille qui lui est destiné pure et blanche comme la neige. De même, les mythes et légendes du Moyen-Age ont créé un genre littéraire où l'esprit chevaleresque, la courtoisie, la foi et le sens de l'honneur prédominent. Qui ne connaît l'audacieux Lancelot du Lac, le preux Perceval le Gallois, le fidèle Roi Arthur ? Qui ne rêverait d'incarner un de ces courageux héros des Romans de la Table Ronde ? Le héros est admirable, fait rêver, mais peut-on aisément de nos jours encore s'identifier à cette catégorie de personnages « hors du commun » qui sort triomphant de toutes les situations ? On pourrait parler d'une certaine façon du déclin voir de la mort du héros au sens noble du terme. Et c'est dans une sorte de climat d'incertitudes , d'interrogations sur le pourquoi des choses, sur le sens de la vie que naît l'antihéros. On n'est plus dans une vision caricaturale et manichéenne des choses où le bien triomphe du mal. Le lecteur moderne apprécie la complexité et les doutes que nourrissent Wilt et les autres, et éprouvent parfois de la compassion à leur égard parce qu'ils sont à la recherchent de sens et parce que leur vie semble à certains moments leur