Imperialisme et la colonisation
Suivi de
Discours de Thiers sur les "libertés nécessaires"
Un jugement lapidaire de Tocqueville
"La société musulmane, en Afrique, n'était pas incivilisée ; elle avait seulement une civilisation arriérée et imparfaite. Il existait dans son sein un grand nombre de fondations pieuses, ayant pour objet de pourvoir aux besoins de la charité ou de l'instruction publique. Partout nous avons mis la main sur ces revenus en les détournant en partie de leurs anciens usages ; nous avons réduit les établissements charitables, laissé tomber les écoles, dispersé les séminaires. Autour de nous les lumières se sont éteintes, le recrutement des hommes de religion et des hommes de loi a cessé ; c'est-à-dire que nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu'elle n'était avant de nous connaître."
Extrait de Alexis De Tocqueville, Rapport sur l'Algérie, 1847 cité dans Benjamin Stora, "Histoire de l'Algérie coloniale, 1830-1954", Paris, édition La Découverte, 1994, p. 28
Les adversaires de l'expansion outre-mer critique les thèses impérialistes au nom d'autres conceptions de la morale et du nationalisme. Ce courant, puissant en France lors des premières actions coloniales de Jules Ferry, puisqu'il arrive à mettre son gouvernement en minorité (1885), se situe aux deux pôles extrêmes de la vie politique, chez les radicaux et à l'extrême-droite.
"Je l'ai dit et je le répète : avant d'aller planter le drapeau français là où il n'est jamais allé, il fallait le replanter d'abord là où il flottait jadis, là où nous l'avons tous vu de nos propres yeux."
Paul Déroulède, Discours du Trocadéro, 26 octobre 1884.
"Les races supérieurs ont sur les races inférieures un droit qu'elles exercent et ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation. Voilà, en propres termes, la thèse de M. Ferry et l'on voit le