Le XVIIème siècle est l’âge or du classicisme, mouvement littéraire valorisant l’idéal dans “l’honnête homme”, et considéré comme « l’art de pudeur et de modestie ». La Bruyère se distingue comme étant un moraliste classique. Il a décidé de ‘’peindre l’homme en général’’ à travers son œuvre, Les Caractères, paru en 1691. Avec le double portrait de Phédon et Giton, le moraliste aborde un contraste entre deux personnages et dépeint les différences que la richesse peut occasionner. Le texte pousse donc à la réflexion sur l’influence et l’effet de l’argent dans la société. Quels procèdes, La Bruyère utilise-t-il pour poser la question de l’homme ? Le titre ‘’Giton et Phédon’’ annonce une sorte d’opposition entre les deux personnages qui sont notamment de conditions et niveaux sociaux différents ; Giton est riche, et Phédon est pauvre. Pour mettre ceci en évidence, le moraliste développe un diptyque dans lequel il emploie des effets de symétrie, une progression à thème constant, et plusieurs procédés de blâme. Il a également recours à une chute. La Bruyère tient donc à critiquer Phédon et Giton au niveau physique, psychique, social, comportemental, et relationnel, dans le but de faire apparaitre les vices et les défauts humains, et ceci grâce à de nombreux procédés employés. Le moraliste permet au lecteur de réaliser à quel point deux modes de vies très différents, peuvent être aussi ridicule l’un que l’autre ; et le surprend avec la chute, la cause de ce fait : par excès d’argent, et par manque d’argent. On peut dire qu’à travers ce double portrait, les procédés utilisés, et les caractères étudiés, La Bruyère pose la question de l’homme au plan de la vie en société. On remarque que le moraliste s’est fortement inspiré des Caractères de Théophraste, il les a tout fait traduits du grec, on y ajoutant et argumentant quelques autres thèses. Ceci dit, les vices et faiblesses humaines traitées au XVIIème siècle, sont-elles les mêmes traitées depuis le début des temps