Introduction L Tranger De Camus

2057 mots 9 pages
Introduction à l’Étranger d’Albert Camus Rédigé en pleine guerre comme le Mythe de Sisyphe, L'Étranger paraîtra en juin 1942. S'il fut condamné par la critique officielle du régime de Vichy pour immoralité, ce roman "qui apparaissait lui-même comme étranger", pour reprendre une formule célèbre de Sartre, a néanmoins connu, particulièrement après la Libération, un immense succès dont la consécration d'Albert Camus sur la scène internationale (Prix Nobel de littérature en 1957) ne sera pas étrangère.

La "résonance profondément humaine" est très bien illustrée par Meursault. Ce qui surprend d'emblée est en effet la psychologie assez paradoxale du héros.
Le style "dépouillé" de Camus, parfois si éloigné du genre romanesque, est ce qui frappe immédiatement à la lecture des premières lignes :
« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile : "Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués." Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier. »
Comme on peut le voir, cette façon d'ouvrir le récit, volontairement neutre (alors que l'événement raconté est bouleversant d'un point de vue affectif), produit un sentiment de malaise chez le lecteur, accentué par une syntaxe très "sèche" (phrases juxtaposées, souvent très brèves) qui, refoulant l'émotion, casse la représentation traditionnelle du personnage romanesque.
Dès les premières lignes, l’aspect de silence apparaît très explicitement : « J'ai dormi pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé, j'étais tassé contre un militaire qui m'a souri et qui m'a demandé si je venais de loin. J'ai dit " oui " pour n'avoir plus à parler. »
Comme on le voit, Meursault reste fermé, se contentant de répondre par monosyllabes pour n'avoir pas à exprimer ses sentiments. En ce qui concerne Raymond qui, lui, "parle souvent", le texte abonde —au-delà de l'impression générale de mutisme de la part de Meursault— en mentions explicites du silence de ce dernier ou,

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