Inégalité de revenu
Toutefois, cette évolution s'est interrompue depuis 1998. Le rapport interdécile (seuil des 10 % revenus supérieurs / seuil des 10 % revenus inférieurs) a légèrement augmenté 8. Le rapport entre le revenu moyen des 10 % les plus riches et celui des 10 % les plus pauvres a lui aussi augmenté, passant de 5,58 en 2002 à 5,69 en 2005 9.
Par ailleurs, l'Insee, à la suite de critiques portant sur la sous estimation des inégalités de revenu en raison de la faible prise en compte des revenus du patrimoine, qui occupent une place importante dans le revenu des plus riches, a partiellement intégré ceux-ci dans ses mesures des revenus en France à partir de 2005 10. Avec cette nouvelle série statistique, les inégalités de richesse apparaissent beaucoup plus fortes : les 10 % les plus riches ont ainsi perçu non pas 5,69 fois plus que les 10 % les plus pauvres en 2005 mais 6,62 fois plus. En 2006, ces inégalités augmentent, portant ce rapport à 6,75.
Cette augmentation des inégalités reste toujours probablement sous-estimée par l'Insee, qui fonde ses mesures sur les déciles dans la répartition des revenus. Or, dans la mesure où ce sont surtout les plus hauts des plus hauts revenus qui augmentent, l'analyse du revenu des 10 % les plus riches ne permet pas d'analyser finement de telles évolutions. Une étude récente s'efforce de pallier ce manque 11. Selon cette étude, entre 1998 et 2006, le revenu moyen des 10 % les plus riches aurait augmenté de 8,7 %, celui des 1 % les plus riches de 19 %, celui des 0,1 % les plus riches de 32 % et celui des 0,01 % les plus riches de 42 %. Ainsi, plus l'on monte dans la hiérarchie des revenus, plus les revenus se sont accru. La France semble, avec retard et de manière moins marquée, prendre la même trajectoire que les États-Unis. Cette hausse des inégalités serait à la fois due à une hausse des inégalités de salaire, mais aussi à un accroissement très fort des inégalités de revenus du patrimoine, tirés par les dividendes et