Ironie dans les epigrammes de marot
De Clément Marot, on ne sait guère plus que ce qu’il accepte de nous dévoiler dans son œuvre et encore est-il difficile de retracer le parcours de l’écrivain tant il aime à brouiller les pistes. Fils du rhétoriqueur Jean Marot, Clément naît à Cahors en 1496. Malgré l’enseignement dispensé par son père, son éducation demeure assez sommaire ; il ne connaît pas le grec et sait à peine le latin, ce qui lui vaut, de la part de ses détracteurs, de nombreuses railleries lors de la parution de ses traductions de psaumes. Il aime la cour et particulièrement celle du jeune François 1er en l’honneur duquel il compose le Temple de Cupido. Nourrie des leçons des grands rhétoriqueurs, cette œuvre, remarquablement construite, annonce déjà la virtuosité qui s’exprimera dans ses écrits futurs. Poète de cour, il est très apprécié des courtisans pour lesquels il écrit des pièces brillantes. Il a de nombreux amis parmi les poètes qui trouvent en lui une source précieuse d’inspiration et ses protecteurs, ainsi que l’appui du Roi, lui permettent d’exercer sa plume avec une liberté inédite dans l’histoire des lettres françaises. La cour de France est le seul lieu auquel il aspire : il en apprécie les dames, les jeux, les poètes et les échanges amicaux. Il aime les femmes, ses protectrices et amies, auxquelles il a dédié une grande partie de son œuvre. On lui prête un amour chaste pour Anne d’Alençon, nièce par alliance de Marguerite de Navarre dont il est le valet de chambre depuis 1519. Il construit d’ailleurs, en 1538, le deuxième livre de ses épigrammes autours de son prénom. L’ensemble de son œuvre apparaît comme une longue narration libre de ses émotions, de ses impatiences, de ses souffrances. Mais il faut nous méfier de la « pulsion autobiographique » car chez Marot, le désir de se construire une identité l’emporte souvent sur celui de restituer des faits réels.
Les représentations ironiques de la femme dans