Jack goody la raison graphique
Jack Goody est un anthropologue d’origine Anglaise né en 1919 à Londres. Il enseigne à l’université de Cambridge. Il a notamment étudié les sociétés du Nord du Ghana. Le chercheur s’est beaucoup intéressé à l’écriture et a publié plusieurs ouvrages sur ce thème, dont La raison graphique. La domestication de la pensée sauvage, livre dans lequel l’auteur étudie les conséquences de l’écriture sur les modes de pensée.
Reprenons la problématique de l’auteur : « […] je m’efforce de définir plus exactement par quelles voies l’utilisation de l’écriture semble avoir influencé les structures cognitives. » (Chap. I, p. 58)
Nous verrons d’abord en quoi l’opposition traditionnelle entre pensée domestiquée et pensée sauvage lui semble erronée et profondément ethnocentriste. Ensuite, nous verrons comment l’auteur dresse les limites des méthodes d’analyse des sociétés premières qu’il juge inhérentes à l’écriture. Enfin, nous verrons comment l’auteur explique l’impact de l’écriture sur le plan cognitif.
Dans un premier temps, celui des deux premiers chapitres, Jack Goody s’insurge contre la « taxinomie populaire binaire » pour définir les sociétés premières. Il critique les analyses ethnocentristes des cultures premières : une séparation simpliste Maitrise de l’écrit = Civilisation = Nous / Oralité = Sauvage = Eux
Dès le premier chapitre , l’auteur effectue une analyse critique des différentes études menées sur les civilisations par d’autres auteurs tels qu’E. Durkheim, M. Weber ou A. Comte, analyses qu’il réfute car trop binaires. « […] les anthropologues et les sociologues […] ont […] préféré adopter une sorte de relativisme culturel [impliquant] nécessairement un jugement de valeur [ainsi] qu’une surestimation des différences […] culturelles. ». Jack Goody se rapprocherait bien plus des analyses de C. Lévi-Strauss,