Jacques le fataliste
Lecture analytique n°1 : p.137 à 141
Jacques et son maître arrivent dans une auberge tenue par une aubergiste très bavarde qui décide de leur raconter pourquoi le mariage qu’a fait l’homme qui a maltraité Nicole (la chienne) était saugrenu.
Son histoire, avant de commencer est interrompue par l’entrée en scène de son mari et d’un de ses compères qui lui doit de l’argent.
Dans une première partie nous verrons pourquoi on peut qualifier cette scène de « théâtrale », puis, dans une deuxième, l’attitude de l’hôte et son revirement moral et enfin nous étudirons la fonction de l’anecdote.
I. Une scène théâtrale La présentation du texte est semblable à celle d’un dialogue théâtral avec les noms des personnages avant leurs paroles, désignés par leurs fonctions. Les interventions du narrateur sont très courtes et ont la valeur de didascalies, avec des indications de gestes « se retournant », « le paysan […] se faisait tenir à quatre »… De plus les notations psychologiques sont très rares. Le thème aussi, une dispute à propos d’argent, est un thème théâtral courant, surtout dans les comédies. Le renversement de situation où le supplié devient le suppliant et inversement, le langage familier, courant où le ton monte et descend, avec des interpellations et des reprises comme « je n’en ai point » « tu n’en as point ? » sont également typiques de la comédie.
II. L’attitude de l’hôte : un revirement moral L’hôte arrive énervé « Eh ! que diable faites-vous là ?... », il ne veut pas que sa femme perde du temps en palabres, c’est un personnage colérique. Les premiers mots à sont compère sont « M’apportez-vous de l’argent ? ». Il est ensuite désagréable, menace son compère et blâme sa femme de l’avoir convaincu de lui prêter de l’argent « cette maudite bavarde, qui est la cause de tous les sottises de ma vie ». Le compère défend sa cause de manière saisissante, au présent pour montrer les conséquences des