Jan vermeer
La carrière de Vermeer fut relativement courte et son œuvre de faible ampleur : en vingt ans, il n’a guère peint plus de quarante-cinq tableaux dont quelques-uns ont disparu : aujourd’hui, seuls trente-cinq lui sont attribués avec certitude, et deux font encore l’objet de discussions.
Dans la cité hollandaise rattachée à la Maison d’Orange et qui bénéficiait encore d’un statut privilégié, il semble que Vermeer ait acquis une réputation d’artiste novateur, mais il est fort possible que sa notoriété dépassât peu le territoire provincial de Delft.
Il travaillait lentement et avec méticulosité. Ses œuvres se distinguent par une combinaison de couleurs inimitables – des couleurs claires, et des pigments quelquefois coûteux, avec une prédilection pour l'outremer naturel et le jaune –, la maîtrise dans le traitement et l’emploi de la lumière, et un arrangement idéal, créant une illusion d’espace particulière[3]. Il a créé un monde plus parfait qu’aucun dont il eût été témoin[4].
Après avoir été pratiquement oublié durant près d’un siècle, Vermeer fut redécouvert en 1866 lorsque le critique d’art Théophile Thoré-Burger lui consacra une série d'articles. Depuis cette redécouverte, la réputation de Vermeer s’est amplifiée, et il est à présent reconnu, avec Rembrandt, comme l’un des plus grands peintres du siècle d'or néerlandais.
On connaît relativement peu de choses de la vie de Vermeer. Il semble avoir entièrement été dévoué à son art dans la ville de Delft. Les seules informations à son sujet proviennent de certains registres, de quelques documents officiels et de commentaires d’autres artistes ; c’est peut-être pour